Image : Emile Derot, Faustine Andrieu, Etienne Decorde, élèves de la classe préparatoire aux écoles supérieures des arts du cirque.
Bonjour Jules ! Cela fait une semaine que tu fais des master class à l’ECB, quel est ton parcours, qui es-tu ? Présente toi !
Je m’appelle Jules Houdin, j’ai 25 ans je viens de Bretagne et je viens du milieu du parkour. Avant de faire du cirque j’ai fait un CAP cuisine et un bac pro commerce. J’ai découvert le cirque car je m’entraînais dans une salle de cirque pour le parkour, et un jour le prof m’a dit « T’as un bon niveau ! Tu devrais tenter les écoles de cirque ! » Je ne connaissais pas du tout ce milieu mais ça m’a bien branché et je suis allé voir mes parents et je leur dis « J’arrête la cuisine ! » Puis j’ai tenté les sélections. J’ai donc fait un lycée cirque à Châtellerault, c’était vraiment génial, ça a été de supers rencontres ! Ensuite il y a eu Rosny, le CNAC (..) et en allant au concours du CNAC je voulais être avec mon meilleur ami et on a dit qu’on pratiquait la danse contact pour être ensemble, et c’est comme ça que j’ai pu découvrir cette discipline.
Qu’est ce qui te plaît le plus dans ton art ? Que ce soit en cirque ou en danse contact.
Ce qui me plaît le plus dans mon art c’est d’avoir un niveau de maîtrise assez cool pour pouvoir lâcher prise, c’est travailler, travailler, travailler, des mouvements et une fois maitrisé, pouvoir le détourner, mettre des émotions dedans. J’ai malgré tout un côté perfectionniste mais j’adore lâcher prise.
Là où ça devient beau c’est lorsque la technique disparaît tellement c’est organique et encré dans le corps.
Ce que j’aime aussi c’est toujours me dépasser et me confronter à mes limites. Des fois on se blesse mais c’est pas grave, on repart pour avancer, ce qui amène à une forme de résilience… on devient aussi plus fort face à la vie parce qu’on est face à soi-même.
Qu’as-tu étudié avec les élèves de l’ECB ? Et quels sont les thèmes que tu as abordés avec eu ou dans ton art en général ?
Alors il y a eu plusieurs choses. La première c’est la chute. Je l’associe beaucoup au lâché prise, plus tu lâche prise, moins tu te fais mal en tombant. Après j’aime bien retranscrire ça dans l’impro aussi.
Ensuite je leur ai demandé ce qu’ils souhaitaient travailler. Je suis parti d’une trame qui était vraiment modulable selon leurs envies, selon l’humeur du jour car quelquefois ça fait prendre d’autres chemins aussi. Parfois juste en les voyant bouger il se passe autre chose.
Ils ont aussi étudié le rapport à l’autre. J’ai essayé de les amener à cette sorte de transe qui permet de lâcher prise, de se donner entièrement même si ça peut être long, j’ai vraiment essayé de les amener à ça.
Mary-Lou CYRILLE – le 05/10/2022
